Le décollement de rétine est une maladie rare de l'œil qui
se manifeste par une séparation de la rétine des membranes plus externes du
globe oculaire avec lesquelles elle est normalement en contact.
Elle peut mener à la cécité si elle n'est pas traitée
rapidement (urgence ophtalmologique relative). Cette maladie atteint surtout
les personnes de 45 à 60 ans, les myopes et les diabétiques.
Épidémiologie
Son incidence annuelle est de 1 cas sur 10 000, atteignant
de façon équivalente les deux sexes, avec un pic autour de la soixantaine.
Il semble qu'un antécédent d'opération sur la cataracte
augmente le risque de survenue d'un décollement rétinien. De même, la myopie,
en augmentant le taux de décollement vitréen postérieur, augmente sensiblement
le risque de cette maladie.
Chez le jeune, l'une des causes la plus fréquente reste le
traumatisme oculaire.
Mécanisme
La plupart des décollements rétiniens débutent par un
déchirement de cette dernière permettant au liquide vitréen de pénétrer sous la
rétine, décollant cette dernière.
Ces déchirures sont souvent conséquence d'un vieillissement
normal de l'œil, avec un détachement du vitré de la rétine et sont, la plupart
du temps, sans importance.
Ces décollements vitréens sont particulièrement fréquents
chez la personne âgée myope. Les déchirures rétiniennes ne donnent souvent que
peu de signes et évoluent assez rarement vers un décollement rétinien vrai.
Symptômes
Ils comportent phosphènes, éclairs, mouches volantes,
diminution du champ visuel, chute brutale de l’acuité.
Les phosphènes sont secondaires au décollement postérieur du
vitré. Ils sont présents dans 20 à 40% des cas. Une vision floue d'une partie
du champ visuel peut être due à des phénomènes de condensation du vitré
Dépistage
Si les symptômes évoquent un décollement, on procède à un
fond d'œil, on observe alors une grande tache jaune.
Traitement
En cas de déchirure rétinienne pour lequel le risque de
décollement secondaire est estimé comme notable, une photo-coagulation au laser
autour de la déchirure permet de faire une cicatrice fibreuse et d'empêcher
ainsi un décollement futur.
Si le décollement est constitué, la réparation est plus
complexe, de type chirurgical, le résultat final étant inconstant, d'autant
plus si la macula a été touchée et que la réparation a été tardive.
Il existe trois types de réparation :
* Le cerclage
oculaire dirigé permet la réapplication de la rétine par compression externe du
globe oculaire. Cette technique ne nécessite pas l'ouverture de l'œil. C'est
une technique efficace dans plus des trois-quarts des cas. La complication la plus
fréquente reste la récidive du décollement.
* La vitrectomie
consiste, après ouverture de l'œil, à retirer une partie du vitré qui tend, par
sa rétraction, à tirer sur les bords de la déchirure. Le vitré extrait est
remplacé par un gaz résorbable.
La cicatrisation est
dirigée par un positionnement de la tête pendant les quelques heures suivant
l'intervention.
Il existe un risque
majoré de cataracte (opacification du cristallin après cette intervention), par
effet propre du gaz injecté. Le succès de l'intervention est également bon.
* La rétinopexie
pneumatique consiste à injecter un gaz ou un gel dans l'œil permettant la
réapplication de la rétine qui doit être dirigée par une orientation correcte
de la tête.
C'est une technique
simple avec peu d'effets secondaires. Elle n'est cependant pas adaptée à des
décollements larges ou complexes. Elle peut être suivie ou associée par les
deux autres techniques en cas de résultats insuffisants.