Le système visuel est constitué non seulement des deux yeux
mais aussi des glandes lacrymales, des paupières, des muscles oculomoteurs,
responsables des mouvements oculaires...et du cerveau.
La vision résulte du bon fonctionnement de chacun de ces
éléments, et de leur parfaite coordination.
Les paupières, les cils, l'os orbital, font partie du
système visuel, sans avoir véritablement de fonction visuelle. Leur rôle est la
protection de l'œil lui-même. Quelques exemples :
. La cavité orbitale protège l'œil des chocs.
. Lorsqu'un corps étranger, un projectile, arrive vers l'œil, le réflexe palpébral ordonne l'occlusion des paupières, pourprotéger le globe oculaire.
. Les cils reçoivent et filtrent les poussières pour éviter
tout contact avec la cornée.
Paradoxalement, c'est principalement le cerveau qui voit.
Car c'est grâce à lui qu'un objet est perçu de manière consciente, reconnu, localiser, mémorisé. Pour preuve, et au-delà
de l'état conscient, le cerveau génère des images "virtuelles",
pendant les rêves. Il y a vision sans que des images ne proviennent des globes
oculaires.
Lorsque le regard se porte sur un point de fixation, les
deux yeux s'alignent sur le même objet. Il y a perception d'une image unique,
nette et en relief, à partir de deux images rétiniennes distinctes.
Cette performance est le fait d'une vision binoculaire
satisfaisante. Cette capacité à produire une impression unique à partir de deux
"points de vue" dissociés, est définie comme l'état de vision
binoculaire. Pour qu'elle soit satisfaisante, trois niveaux consécutifs sont
nécessaires :
Il faut qu'il y ait, effectivement, formation et
enregistrement par le cerveau de deux images rétiniennes.
C'est la vision simultanée.
Ces deux images sont comparées, associées, unifiées.
On parle de fusion motrice et sensorielle.
Il s'agit de la conscience directe de la profondeur, donc de
la perception en 3D.
C'est la stéréoscopie.
La fusion est conditionnée par une motricité harmonieuse des
deux yeux, et par une correspondance parfaite entre les fovéas droite et
gauche. Les mouvements des yeux sont assurés grâce aux muscles oculomoteurs.
La perception des reliefs est la preuve d'une vision
binoculaire satisfaisante. Le niveau 3 ne peut être atteint, s'il n'y a pas
simultanéité et fusion.
Les anomalies de vision binoculaire peuvent être d'origine
motrice et/ou sensorielle. Les deux types de fonctions sont étroitement liés.
Lorsque le fonctionnement d'un ou de plusieurs muscles
oculomoteurs, commandant les mouvements des yeux, n'est pas harmonieux,
l'anomalie est d'origine motrice. Conséquence sur la vision : les axes visuels
des deux yeux ne sont pas dirigés exactement sur le point de fixation, alors
que le sujet le fixe activement.
Il y a phorie, lorsque le défaut est latent et peut être
compensé par des efforts inconscients des muscles oculomoteurs. La fusion est
encore possible mais peu satisfaisante et souvent source d'inconfort (maux de
tête).
On parle de strabisme ou de tropie, lorsque la déviation,
d'un œil ou des deux, est permanente et ne peut être compensée.
Dans ce cas,
la neutralisation d'une des deux images par le cerveau est une parade à la
diplopie (vision dédoublée). Le cerveau reçoit deux images, mais n'en considère
qu'une.
L'anomalie est d'origine sensorielle lorsqu'il y a manque de
comparabilité entre les deux images rétiniennes et que les différences tiennent
à leur netteté, leur taille ou leur forme. Ces situations se soldent souvent
par une neutralisation.
L'anomalie est une anisométropie lorsque seul un des deux
yeux présente un défaut visuel ou que les deux yeux présentent des défauts
visuels de valeurs très différentes. Le cerveau ne peut fusionner les images si
l'une d'elles est beaucoup plus floue que l'autre.
Il y a aniséïconie lorsque les images rétiniennes sont de
tailles différentes, par exemple, lorsque les deux yeux sont de longueurs
différentes. Impossible au cerveau de les superposer et de les fusionner.
Dans ces cas de déficiences de la binoculaire, l'œil dont
l'image est neutralisée peut "devenir paresseux", et voir ses
capacités se limiter. Sa sensibilité décroît. Dans ce cas, même en apportant la
compensation optimale, il y a atteinte des performances visuelles. C'est
l'amblyopie.
La qualité de la perception visuelle d'un individu est
déterminée par :
. La précision des images formées sur la rétine de chaque œil.
. La sensibilité de chaque rétine, assimilable à la finesse
d'un grain de pellicule photo.
. La capacité de coordination des images provenant des deuxyeux.
. Le degré d'éducation et d'entraînement des aires
visuelles, parties du cerveau consacrées au sens visuel.
Une vision efficace est une vision nette, de manière durable
et sans effort. Il n'est donc pas uniquement question de netteté, mais aussi de
confort.
Si la netteté de la perception visuelle est exprimée par
l'acuité, le confort évoque des capacités visuelles plus complexes telles que
la sensibilité à la lumière et à ses variations (l'éblouissement et la vision
nocturne), la vision des reliefs, la vision des couleurs, la perception des
mouvements.
L'acuité visuelle est la capacité à distinguer les détails
d'un objet. Elle est mesurée à l'aide de tests, les échelles d'acuité, qui
utilisent des optotypes (lettres, chiffres, anneaux, dessins). L'acuité
clinique moyenne varie entre 10/10e et 12/10e.
Le champ visuel est la partie de l'espace dans laquelle un
objet peut être vu par l'œil en position fixe. On mesure le champ visuel œil
par œil et en vision binoculaire.
L'œil fixant un point devant lui, les dimensions du champ
visuel sont en moyenne de 100 degrés côté temporal, 60 degrés côté nasal, 65
degrés vers le haut et 75 degrés vers le bas.
La sensibilité aux contrastes est la capacité à distinguer
des niveaux de luminosité différents (différence entre deux gris voisins).
La sensibilité aux mouvements mesure le plus petit mouvement
perçu par l'œil.