En médecine, le nystagmus est un mouvement d'oscillation
involontaire et saccadé du globe oculaire. Le nystagmus est une perturbation de
la coordination des muscles de l'œil. Il peut être causé par une pathologie, des
mouvements très rapides ou l'abus de certaines substances.
Les oscillations peuvent se produire dans un plan vertical,
horizontal, de torsion ou dans une combinaison de ceux-ci.
L'œil se dirige lentement vers une direction, puis revient
brutalement à sa position d'origine grâce à une saccade oculaire.
La direction du
nystagmus est définie comme étant celle du déplacement rapide (cependant, le
trouble a d'abord tendance à engendrer le mouvement lent, avant que le
mouvement rapide vers la position d'origine n'intervienne pour rétablir la
situation).
Plus de quarante types de nystagmus auraient été classifiés
Nystagmus physiologique
Nystagmus optocinétique horizontal physiologique.
Le nystagmus physiologique est dû à la mise en jeu
coordonnée des six muscles oculomoteurs qui assurent normalement à la fois la
mobilité et la fixation des globes oculaires.
Ces muscles permettent de :
1. diriger le
regard vers un objet, quelle que soit sa situation dans l'espace et quelle que
soit la position de la tête et du corps.
2. stabiliser l'œil
sur cet objet pour permettre une vision nette. En effet, il n'existe sur la
rétine qu'une zone limitée où la vision est nette, l'œil doit donc s'orienter
de telle façon que l'image de cet objet se reflète sur cette zone précise (la
fovéa, au centre de la macula).
3. maintenir l'œil
immobile quand on ne fixe pas d'objet en particulier, ce qui est extrêmement
important, afin d'éviter que les yeux bougent dans tous les sens, pour
systématiquement suivre tous les évènements visuels mobiles qui nous
environnent.
Un exemple de nystagmus physiologique est le mouvement des
yeux d'une personne assise dans un train et regardant le paysage extérieur
défiler à vive allure.
Ses yeux essaieront de suivre certains détails tout en se
recalant fréquemment au centre de son champ de vision : il s'agit du nystagmus
optocinétique, dont les perturbations peuvent être recherchées lors de l'examen
clinique neurologique.
Nystagmus pathologique
La stabilité de l'œil est assurée par la coordination de six
muscles eux-mêmes sous la dépendance de multiples facteurs très complexes [précision
nécessaire]. Lors d'une saccade, l'acuité visuelle (en rapport avec l'œil
lui-même), est pauvre et la perception visuelle (en rapport avec le cerveau)
est réprimée, d'où le côté invalidant du nystagmus.
Un nystagmus
pathologique est fréquemment accompagné d'un strabisme, ce qui réduit aussi la
vision en trois dimensions.
L'intensité du handicap lié à un nystagmus peut varier
fortement. Les nystagmus empêchent certaines personnes atteintes, de pratiquer
certains sports, de conduire, de suivre une scolarité normale, d'avoir une vie
professionnelle...
Cela peut conduire dans certains cas à la dépression, d'où
l'importance d'un accompagnement adéquat des parents et du milieu scolaire.
Nystagmus congénital
Il faut distinguer deux types de nystagmus congénital.
* Le nystagmus
congénital idiopathique, c'est-à-dire à part entière, ou plus précisément
auquel l'on n'a pas encore pu attribuer de cause connue. Sa fréquence est
estimée à 1/1500 nouveau-nés dans la population générale.
* Le nystagmus lié
à d'autres maladies congénitales : achromatopsie, albinisme, syndrome de
Noonan, maladie de Pelizaeus-Merzbacher... Par exemple à l'Albinisme oculaire
qui est un albinisme affectant l'œil dans lequel le colorant des cheveux et de
la peau est normal ou seulement légèrement dilué.
Le type classique est lié au
chromosome X (Nettleship-Falls), mais une forme récessive autosomale existe
également. Les anomalies oculaires peuvent inclure une pigmentation réduite de
l'iris, un nystagmus, une photophobie, un strabisme, et une acuité visuelle
diminuée.
Nystagmus pathologique acquis
Le nystagmus peut être dû à un trouble du vestibule ou à un
trouble de l'encéphale.
* via d'autres
maladies (maladie de Meunière, sclérose en plaques, tumeur du cerveau, syndrome
de Wernicke-Korsakoff, encéphalopathie, syndrome médullaire latéral, aniridia,
toxoplasmose,...).
* par intoxication
(alcool, anticonvulsifs, barbituriques, ecstasy,...)
* par accidents (traumatisme cérébral, accident
vasculaire cérébral,...)
Un nystagmus peut être reconnu comme maladie professionnelle
s'il répond à certains critères administratifs.
Nystagmus (maladie professionnelle).
Opération dite « du nystagmus »
La recherche n'ayant à ce jour pas trouvé les causes réelles
du mouvement des yeux, une opération sur les muscles des yeux est possible.
L’opération a pour but de positionner les yeux sur la « position de blocage »,
de façon à les stabiliser le plus possible.
La position de blocage n’existe pas toujours. Cette intervention
est possible, que le nystagmus soit congénital ou acquis. Toutefois, cette
opération n'est pas conseillée dans tous les cas et de nombreuses personnes
ayant un nystagmus n'y ont pas recours.
L'intervention se pratique sous anesthésie générale et
nécessite une hospitalisation adaptée à chaque cas généralement de 2 à 3 jours.
L'intervention
consiste à déplacer le regard en agissant sur les muscles de l'œil, de manière
à mettre dans la position tout droit la position privilégiée ou le nystagmus
est moindre. Il existe de nombreuses techniques chirurgicales : un ou plusieurs
muscles, sur un ou deux peuvent être opérés.
C'est au cours des consultations précédant l'intervention
que l'ophtalmologiste décide du nombre de muscles à opérer en fonction de la
complexité du nystagmus et de la déviation à traiter.
Il est possible que pendant l'opération, l'ophtalmologiste
puisse modifier le plan prévu surtout lorsqu'il intervient sur un œil déjà
opéré. Plusieurs opérations peuvent être nécessaires pour arriver à un résultat
satisfaisant.
Concernant l'évolution postopératoire habituelle, on
constate que dans les jours qui suivent l'intervention, les yeux sont rouges.
Il peut exister une gêne visuelle passagère, des picotements
et un larmoiement, parfois des maux de tête. Tous ces signes disparaissent avec
un traitement local (gouttes et pommade). La cicatrisation complète de la conjonctive
demande plusieurs mois.
Les résultats de l'intervention permettent un meilleur
confort visuel, dans certains cas une amélioration de la vue, de la position de
la tête, un réalignement correct des yeux peuvent être obtenus après une
opération, mais souvent après plusieurs opérations seulement.
Le nystagmus est
diminué, mais il ne disparaît pas totalement. Il peut même réapparaître dans
les mois ou les années qui suivent l'opération.
Une surveillance régulière par un ophtalmologiste est
nécessaire. Toutefois, l'opération ne supprime pas le port de lunettes
correctrices quand elles sont nécessaires pour assurer la meilleure vision
possible.
Les complications de la chirurgie sur les muscles de l'œil
sont rares.
* Des cicatrices
conjonctivales exubérantes ou un kyste conjonctival peuvent nécessiter un
traitement complémentaire s'ils ne disparaissent pas.
* Certains opérés
peuvent voir double de manière passagère. Le plus souvent ce trouble disparaît
spontanément, mais il peut être nécessaire d'envisager un traitement
complémentaire et parfois une nouvelle intervention.
Les complications sévères de cette opération sont rares :
* La rupture d'un
muscle ou la perforation de la paroi de l'œil lors de la réinsertion des
muscles sont exceptionnelles et imprévisibles, liées à des conditions
anatomiques anormales ; elles nécessiteront également un traitement
complémentaire.
* La perte de la
vision est rarissime par infection, inflammation, hémorragie, ou par occlusion
vasculaire.
* A titre tout à
fait imprévisible, et ce chez des patients génétiquement prédisposés, une
anesthésie générale peut induire une hyperthermie maligne nécessitant une
réanimation et un traitement spécifique.
Pathologies similaires
Il ne faut pas confondre le nystagmus avec d'autres
désordres oculaires similaires tel que l'opsoclonus qui est composé uniquement
de phases rapides, alors que le nystagmus est caractérisé par une succession de
phases de déplacements lents et de phases de déplacements saccadés de l'œil.
Sans appareil d'enregistrement, la distinction entre les
deux types d'oscillations peut se révéler très difficile à établir.