Toutes les gouttes qui servent à soigner les yeux sont des
collyres, du grec kollurion (onguent). Ce n'est jamais un traitement anodin,
donc il ne faut utiliser que les collyres qui ont été prescrits pour son cas
par l'ophtalmologiste.
Avant de mettre un collyre dans un œil, il faut prendre
quelques précautions:
* vérifier qu'il
n'y ait pas eu d'erreur de délivrance du flacon, et que, par exemple, un flacon
d'Atropine à 0,3% ou 0,5% ne soit pas à 1%, ce qui est très important pour les
enfants
* vérifier qu’on
ne se trompe pas de flacon et qu'il ne soit pas périmé
* vérifier qu'il
ne soit pas ouvert depuis plus de 15 jours (ou 28 jours pour certains)
* bien se laver
les mains
L'instillation se fait simplement, il faut:
* incliner un peu
la tête vers l'arrière
* tirer doucement
la paupière inférieure
* mettre une
goutte dans la rigole conjonctivale
* ne pas toucher l'œil pour ne pas contaminer le flacon
* ne pas hésiter à
en mettre une seconde si on n'est pas sûr que la première ait été bien mise
Après le traitement, ne pas oublier de:
* bien refermer le
flacon ou bien jeter l'uni dose
* mettre le flacon
à l'abri de la lumière et hors de portée des enfants
Une autre technique consiste à :
* s'allonger
tranquillement
* fermer les yeux
* mettre une ou
deux gouttes dans l'angle interne de l'œil
* ouvrir les yeux
pour que la goutte se répartisse sur la cornée
* attendre quelques
instants avant de se relever
A savoir
=> Les flacons qui ont un bouchon rouge servent à dilater
la pupille (mydriase). Ceux qui ont un bouchon bleu servent, au contraire, à contracter
la pupille (myosis).
=> Quand on met de l'Atropine dans les yeux des enfants,
il est conseillé d'appuyer avec l'index pendant une ou deux minutes sur l'angle
interne de l'œil, pour qu’il n'y ait pas d'absorption du médicament dans le
canal lacrymo-nasal.
Cela évitera ainsi la diffusion du produit dans
l'organisme, avec ses effets secondaires (accélération du cœur, excitation
psychomotrice, sécheresse buccale...).
=> Il ne faut jamais instiller de collyres anesthésiques
(Novésine, Cébésine, etc.) car ce ne sont que des produits destinés à l'examen
ophtalmologique, et jamais des traitements. Cela peut aboutir à la perte de l'œil.
=> Il ne faut jamais utiliser de collyres contenant un
corticoïde sans prescription de ophtalmologie (par exemple Chibrocadron, Maxidrol,
Bacicoline, etc.). Un traitement inadapté peut, en effet, entraîner ou
favoriser un herpès oculaire, un glaucome, une cataracte ou une infection.
=> Quand un œil est rouge et/ou douloureux, il convient
de consulter un ophtalmologiste qui prendra toujours le patient en urgence dans
la journée. Utiliser des gouttes au hasard, sans diagnostic, conduit à des
situations parfois catastrophiques qui engagent la responsabilité des
professionnels.